Une révolution en chirurgie du sein : une mastectomie par robot… ou presque !

Mis à jour le 08 décembre 2021 .

Chirurgie du Sein

Courant novembre 2021, une première faisait la une de la presse israélienne, avec la première intervention de mastectomie par un robot chirurgical Da Vinci avec l’aide d’un spécialiste français, le Dr Benjamin Sarfati. Si la technique existe déjà ailleurs dans le monde, elle était d’autant plus commentée en Israël qu’elle s’est réalisée dans le service du Prof. Yoav Barnea, chef du service de chirurgie plastique et reconstructive de l‘Institut Sourasky à Tel Aviv, un établissement classé par Newsweek comme l’un des meilleurs « petits hôpitaux » au monde.

Chirurgie esthétique : Mastectomie par robot | Dr Sarfati | Paris

Courant novembre 2021, une première faisait la une de la presse israélienne, avec la première intervention de mastectomie par un robot chirurgical Da Vinci avec l’aide d’un spécialiste français, le Dr Benjamin Sarfati. Si la technique existe déjà ailleurs dans le monde, elle était d’autant plus commentée en Israël qu’elle s’est réalisée dans le service du Prof. Yoav Barnea, chef du service de chirurgie plastique et reconstructive de l‘Institut Sourasky à Tel Aviv, un établissement classé par Newsweek comme l’un des meilleurs « petits hôpitaux » au monde.

Découvrez comment et à quelle condition cette chirurgie robotisée va transformer la prise en charge du cancer du sein et la chirurgie de reconstruction de la poitrine.

C’est quoi la chirurgie assistée par robot ?

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la chirurgie robotisée n’est pas l’œuvre désincarnée d’un robot agissant de manière autonome. C’est une forme de télémanipulation chirurgicale, où un chirurgien expérimenté et formé contrôle à distance le robot qui opère, à la manière d’un pantographe.

En théorie, le chirurgien peut donc être à quelques mètres du patient, assis derrière une console, ou à quelques milliers de kilomètres !

La robotique chirurgicale est apparue en 1999 et connaît une croissance exponentielle depuis ces dernières années : il existe aujourd’hui plus de 2700 robots Da Vinci aux USA, et bientôt un millier en Europe.

Destiné à l’origine au pontage coronarien, le robot Da Vinci a été très vite adopté par d’autres disciplines : urologie en premier puis ORL, gynécologie, chirurgie thoracique et abdominale… et chirurgie du cancer du sein.

En France, l’Institut Gustave Roussy s’est équipé en 2014 de cette technologie innovante et l’utilise désormais fréquemment, avec de multiples avantages.

Quels sont les avantages du robot Da Vinci en chirurgie du sein ?

De manière générale, l’intervention chirurgicale assistée par robotique apporte 3 grandes plus-values qui en font une solution d’avenir en sénologie.

  • Pour le chirurgien, c’est d’abord la possibilité d’adopter une position assise, plus confortable et plus reposante. Ce gain en ergonomie permet de programmer des interventions plus longues et plus complexes, sans fatigue.

La technologie Da Vinci est d’autre part pourvue de systèmes d’imagerie médicale haute définition, miniaturisés, garantissant une meilleure vue d’ensemble des organes et des tissus. Dans une chirurgie du sein avec voie d’abord basse, une partie de l’intervention se fait en aveugle, pour cliver les tissus. La caméra permet alors au chirurgien du sein d’apprécier parfaitement la qualité des tissus, avec une image 3D d’excellente qualité, l’aidant à adapter son geste chirurgical en fonction des lésions constatées.

Enfin, la chirurgie assistée par robot permet un geste technique encore plus précis, débarrassé par exemple du tremblement physiologique des mains. Certes, c’est quelque chose que le professionnel est habitué à contrôler, mais en étant déchargé de cette tension nerveuse inutile, il peut alors mieux se concentrer sur l’acte opératoire Il peut même, grâce au robot, effectuer des gestes à 360°, encore plus précis car démultipliés, ce qui est impossible avec les mains.

  • Pour la patiente, c’est donc la certitude d’avoir une chirurgie qui gagne en qualité, avec des voies d’abord et donc des cicatrices plus petites, des risques infectieux plus faibles et une récupération post-opératoire plus rapide.

Il est possible d’enchaîner plus facilement la chirurgie d’exérèse de la tumeur (mammectomie ou mastectomie) et la chirurgie réparatrice du sein, en passant par les même incisions et en préservant l’aréole.

Le bénéfice en sénologie est donc tout autant chirurgical qu’esthétique.

  • Pour la collectivité enfin, le développement de la robotique chirurgicale permettra d’envisager à terme en routine de vraies opérations à distance,offrant la possibilité à n’importe quel patient, où qu’il se trouve, d’être opéré par le bon spécialiste sans que celui-ci ne se déplace. Dans le cas présent, le Dr Sarfati était à Tel Aviv, mais il aurait très bien pu réaliser une intervention aussi délicate tout en restant sur Paris.

C’est donc une solution d’avenir pour un meilleur accès aux soins, qui nécessitera évidemment des connexions à haut débit et très stables.

Quels sont les risques d’une mastectomie par robot chirurgical ?

Si la technique est prometteuse en cancer du sein, elle doit toutefois, comme toute nouvelle technologie, être comprise et parfaitement maîtrisée.

Le meilleur exemple reste probablement celui de la cœlioscopie, un mode opératoire aujourd’hui largement éprouvé.

Cette technique par endoscopie a connu son essor à partir de 1980, avec des avantages énormes comme le gain en termes de cicatrice, bien plus petite.

Mais les autorités de santé ont vite constaté une augmentation des complications opératoires, certes bénignes, mais pour une raison simple : les opérateurs ne maîtrisaient pas encore correctement la nouvelle méthodologie opératoire et ses pièges. La réponse a été une formation correcte des chirurgiens, faisant désormais de la cœlioscopie un acquis, pratiqué aujourd’hui en routine et sans risques.

C’est exactement ce piège qu’ont voulu déjouer les équipes israéliennes du Prof. Yoav Barnea en faisant appel au Dr Sarfati. Comme chirurgien du sein formé à la technologie Da Vinci, ce dernier avait pour mission de leur expliquer tous les tenants et les aboutissants de cette méthode innovante, avec une approche à la fois théorique et pratique. C’est grâce à des formations structurées avec des formateurs compétents que ces techniques robotisées de moins en moins invasives vont pouvoir se développer avec succès encore plus vite, au bénéfice des patients.

Tous les professionnels sont conscients que le robot chirurgical constitue une avancée majeure en chirurgie générale et en oncologie.
C’est pour cette raison que le Dr Sarfati s’est investi avec passion dans ce rôle de formateur, pour que le plus grand nombre de confrères chirurgiens sénologues puissent maîtriser aujourd’hui ces progrès, qui deviendront demain la routine en chirurgie du sein.

Article rédigé par le Dr Sarfati

Chirurgien esthétique et plasticien spécialisé dans la chirurgie mammaire, reconnu par le Conseil de l’Ordre de Paris. Je suis également engagé dans l’enseignement et la formation de ses spécialités : chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice.