Tatouage après mastectomie : quels résultats ?

Mis à jour le 14 octobre 2022 .

Chirurgie du Sein

La mastectomie ou la mammectomie restent des interventions de chirurgie du sein à dimension symbolique importante, car elles sont le plus souvent réalisées pour traiter un cancer du sein. Depuis quelques années, chirurgien du sein et sénologue ont vu apparaître une nouvelle tendance, le tatouage après mastectomie.

Tatouage après mastectomie : quels résultats ? | Dr Sarfati | Paris

Qu’est-ce qu’une mastectomie ?

La mammectomie ou la mastectomie sont des chirurgies de traitement non conservateur du sein, visant à retirer tout ou partie de la glande mammaire. Dans certains cas, cette exérèse concerne aussi une partie de la peau et la plaque aréolo-mamelonnaire.

L’indication la plus fréquente reste de loin le cancer des seins : on estime qu’environ 1/3 de ces cancers nécessite une telle chirurgie.

Dans des cas plus rares, il peut s’agir d’un traumatisme majeur, avec destruction glandulaire. Le sein est alors retiré, car une reconstruction initiale est complexe (brûlures, dilacération…).

Une fois le sein retiré par mastectomie, il est alors possible ou pas d’envisager une reconstruction mammaire, portant sur le tissu mammaire et si besoin la plaque aréolo-mamelonnaire.

Pourquoi recourir au tatouage après une mastectomie ?

Un tatouage après mastectomie ne doit s’envisager qu’une fois les tissus stabilisés, la priorité devant toujours être donnée au traitement médico-chirurgical de la tumeur.

Comme tout tatouage, cet acte esthétique vise à aller déposer dans la peau des pigments colorés, qui vont s’y fixer de manière irréversible.

A une époque où près d’1/4 des jeunes adultes sont tatoués, le tatouage est devenu un vrai phénomène de société qui revêt toujours, à titre individuel, une portée symbolique. C’est là où le tatouage après un cancer du sein prend encore plus de signification, car il va symboliser au sens propre une étape importante du parcours de soin, celle du chemin vers la guérison et une nouvelle vie.

Au-delà de cet aspect psychologique, le tatouage post-mammectomie peut présenter un double intérêt.

Cacher les cicatrices d’une opération du sein avec un tatouage décoratif

Toute mammectomie va s’accompagner de cicatrices, plus ou moins importantes selon les volumes retirés. Il en est de même éventuellement de la chirurgie réparatrice, même si votre chirurgien essaye de choisir la même voie d’abord pour ne pas créer de nouvelles cicatrices. Évidemment, votre praticien va essayer d’avoir la plus belle cicatrice qui soit, mais ce n’est pas prioritaire : il doit avant tout retirer tous les tissus suspects, du tissu mammaire au nœud lymphatique satellitaire.

Face à une cicatrice au final inesthétique, le tatouage peut être alors une solution pour la dissimuler avec un motif original positif, qui sublime l’opération et le nouveau buste.

Autrefois, l’ablation du sein était quasiment vécue comme honteuse : les mentalités se sont heureusement transformées, et le tatouage est un moyen de s’affirmer dans sa nouvelle féminité.

Les tatouages d’aréole et de mamelons en 3D

La mastectomie peut nécessiter une exérèse du téton avec, dans un second temps, une reconstitution du mamelon et de l’aréole.

C’est une intervention régulièrement effectuée à l’Institut du Sein.

Le tatouage en 3D peut être une alternative intéressante dans certaines situations, en choisissant les bons pigments : le travail sur le relief et la projection est permis par une dermopigmentation plus ou moins foncée, afin de réaliser un vrai trompe-œil qui donne l’apparence des volumes.

Il faut en principe au moins deux séances et un travail très minutieux permet ainsi de donner l’illusion parfaite de tous les petits détails, comme des taches de rousseur, de petites rides ou les tubercules de Montgomery.

Comme une partie des pigments est amenée à s’estomper, la teinte initiale va s’éclaircir, pouvant nécessiter une retouche au bout de quelques mois ou de quelques années.

Quel résultat pour un tatouage après une mastectomie ?

De manière générale, un tel tatouage ne peut s’envisager que sur une cicatrise parfaitement stabilisée, au minimum 1 à 2 ans après la mastectomie.

Tout traitement en cours (chimiothérapie, radiothérapie…), toute inflammation persistante ou toute mammographie anormale peuvent être autant de contre-indications temporaires.

Il est plus sage d’avoir donc l’accord de l’oncologue ou de votre chirurgien qui pourront vérifier l’état de votre peau et de vos tissus, afin de vous conseiller utilement.

Si vous êtes en panne d’inspiration, il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès de votre chirurgien mammaire : c’est en exprimant vos émotions que votre tatouage sera unique et racontera votre parcours.

Article rédigé par le Dr Sarfati

Chirurgien esthétique et plasticien spécialisé dans la chirurgie mammaire, reconnu par le Conseil de l’Ordre de Paris. Je suis également engagé dans l’enseignement et la formation de ses spécialités : chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice.