Quelles sont les conditions pour bénéficier d’une réduction mammaire ?

Mis à jour le 23 juin 2022 .

Chirurgie du Sein

S’il est vrai qu’une poitrine volumineuse est le rêve de beaucoup de femmes, une poitrine trop marquée peut aussi, à l’inverse, être source de complexes ou de complications médicales. C’est pourquoi l’opération de réduction mammaire est parfois prise en charge par la sécurité sociale et les mutuelles, permettant aux femmes opérées de retrouver des seins aux contours plus harmonieux.

Quels sont les symptômes liés à une poitrine trop volumineuse ?

L’hypertrophie mammaire combine le plus souvent deux grands types de symptômes, faisant qu’elle dépasse et de loin le seul problème esthétique.

Les signes esthétiques sont flagrants, car une poitrine trop volumineuse casse l’équilibre d’une silhouette et rompt souvent tout un équilibre de féminité et de sensualité. Ces imperfections sont souvent source de complexes et de mal-être psychologique, aussi bien dans la vie sociale (sport par exemple) que dans la vie intime. Quand l’hypertrophie mammaire est présente dès la puberté, il n’est pas rare qu’elle altère de développement de la vie sexuelle et de la confiance en soi.

Mais les signes fonctionnels liés à une poitrine trop grosse sont tout aussi importants. En exerçant une traction trop forte sur les tissus et la colonne vertébrale, l’hypertrophie mammaire peut être à l’origine de nombreux autres maux, comme un mal de dos, une cervicalgie, des troubles posturaux… A terme, c’est alors un facteur aggravant pour de nombreuses pathologies de l’appareil locomoteur.

Pour toutes ces raisons, l’hypertrophie mammaire provoque un ensemble de troubles qu’il faut analyser avec une triple vision, artistique, médicale et psychologique. C’est aussi la raison pour laquelle la chirurgie de réduction mammaire peut être prise en charge par l’assurance maladie, sous réserve que l’objectif médical soit confirmé.

En quoi consiste une réduction mammaire ?

La réduction mammaire est une mammoplastie de réduction, visant principalement à retirer les tissus en excès sur les deux seins : glande mammaire et si besoin tissu adipeux et excès cutané.

Cette hypertrophie mammaire peut être de naissance, et apparaître ainsi dès la puberté. Elle peut être aussi acquise, en particulier après les poussées hormonales que sont la grossesse ou l’allaitement.

En pratique, la réduction mammaire peut s’accompagner d’autres gestes techniques pour redonner une poitrine aux contours harmonieux, qui sublime le buste :

  • La réduction aréolaire vise à diminuer la taille de l’aréole, dont la forme, le centrage et la direction doivent traduire avec harmonie les nouveaux contours ;
  • La mastopexie vise à remonter le tissu mammaire, qui tend à s’affaisser lorsque la poitrine trop volumineuse a favorisé un relâchement cutané. S’il existe un excès cutané avec perte d’élasticité, la peau est aussi réséquée.

Cette chirurgie mammaire s’effectue toujours sous anesthésie générale, pour une durée pouvant aller de 1h30 à 2h30 selon les volumes à retirer.

En principe, ce type de mammoplastie ne se fait jamais en ambulatoire : il faut prévoir une hospitalisation de 1 à 2 jours.

Pour assurer un rendu esthétique, le chirurgien privilégie des cicatrices peu visibles (sillon mammaire, cicatrice péri-aréolaire…).

Les volumes mammaires importants à retirer nécessitent toujours une incision verticale supplémentaire, d’où le terme de cicatrice en ancre marine.

Quelles sont les conditions pour bénéficier d’une réduction mammaire ?

Compte tenu de ces répercussions médicales, notamment sur les dorsalgies, l’assurance maladie et les mutuelles prennent en charge l’intervention de réduction mammaire, si le chirurgien esthétique retire au moins 300 g par sein.

En dessous, la réduction mammaire est considérée comme une intervention à visée esthétique, sans possibilité de remboursement.

Un chirurgien mammaire habitué aux mammoplasties de réduction peut apprécier le volume à retirer par simple examen clinique. C’est donc au cours de la première consultation pré-opératoire que le praticien indique à la patiente la possibilité ou pas de remboursement de l’opération du sein. Il faut alors l’accord du médecin conseil.

Comme pour toute mammoplastie, le praticien s’assure aussi de l’absence de contre-indications, qu’elles soient générales (maladies emboliques, troubles de la coagulation, tabagisme…) ou locales (état de la peau, grosseur anormale…).

L’examen clinique est alors souvent complété par des examens complémentaires, comme une mammographie et un bilan sanguin.

Dès lors que les examens sont normaux et les indications bien posées, la patiente peut bénéficier de cette réduction mammaire, qui lui redonnera une poitrine plus harmonieuse avec des seins mieux dessinés et mieux équilibrés, sublimant son buste et sa silhouette.

Article rédigé par le Dr Sarfati

Chirurgien esthétique et plasticien spécialisé dans la chirurgie mammaire, reconnu par le Conseil de l’Ordre de Paris. Je suis également engagé dans l’enseignement et la formation de ses spécialités : chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice.